Nutrition et boxe: quel combat!

Qui dit « sports de combat » dit « catégories de poids ». Le judo, la boxe et maintenant les arts martiaux mixtes font parler d’eux lors de la pesée officielle. Pour les non-initiés, ce battage médiatique autour d’un poids peut sembler un peu abstrait. Qu’en est-il vraiment?

Puisque notre présidente et nutritionniste, Mélanie Olivier, eu l’occasion de développer une expertise dans ce domaine en travaillant auprès de boxeurs professionnels comme Éric Lucas et Kim Clavel, et de lutteurs comme Martine Dugrenier et Lucian Bute , elle en sait quelque chose! Croyez-la, il n’y avait pas d’articles scientifiques sur le sujet à l’époque. Encore aujourd’hui, les études sur ces groupes d’athlètes sont rares et pourtant, quel défi!

Les catégories

La création des catégories de poids vise à assurer la sécurité et l’équité dans les combats. Ces catégories diffèrent légèrement selon l’expérience du boxeur (amateur ou professionnel) et peuvent varier selon le niveau des compétitions. Jeune, l’athlète doit choisir un poids de combat qui l’avantage compte tenu de sa physionomie. On voudra donc que la masse musculaire compte pour la majorité du poids sur la balance. Ce choix constitue un moment clé où le sportif a besoin d’un professionnel pour être dirigé vers la meilleure stratégie.

Faire le poids

C’est l’expression utilisée lors de la préparation à un combat. Les boxeurs amateurs doivent se maintenir aussi souvent possible le plus près de leur poids de combat. La pesée n’est en effet que quelques heures avant le combat, et ils en ont plusieurs par tournois et par année. Ce n’est pas toujours le cas du côté des boxeurs professionnels qui, eux, auront une pesée parfois 10 jours avant le combat et ensuite la veille, ce qui leur laisse un bon 24  heures avant la compétition pour reprendre le poids perdu.

Pourquoi et comment perdre ce poids?

Autant la démarche semble complexe, autant son principe demeure simple. Selon le poids de départ, le boxeur aura une alimentation favorisant une diminution progressive de son pourcentage de gras corporel. Durant sa préparation à un combat, on veut donc s’assurer de lui fournir suffisamment d’énergie pour qu’il donne le maximum à l’entraînement et qu’il augmente sa force, sa puissance et ses performances globales. Pour ce faire, il aura besoin d’une alimentation riche en glucides comprenant des produits céréaliers à grains entiers, des fruits et légumes, des légumineuses, de même que des produits laitiers, qui contiennent aussi des protéines.

Pour arriver au poids sec (poids de combat), on se servira de l’eau et du sucre gardés en réserve dans les muscles et le foie sous forme de glycogène. En fait, toutes les diètes « miracles » et rapides fonctionnent sur ce principe, en vertu duquel les gens ne perdent que de l’eau.

L’éponge

Le principe est simple. Imaginez que les muscles sont comme une éponge qui se gorgent d’eau grâce aux glucides et à l’eau en réserve. En éliminant progressivement et au bon moment les glucides de l’alimentation et en privilégiant l’ingestion de protéines maigres, on vide le muscle (l’éponge) de son eau, si bien que le poids diminue. Ceci n’est pas sans danger, car si le poids à perdre est trop important, l’eau perdue ne viendra plus seulement des muscles, mais aussi du sang (volume circulant). La déshydratation peut alors occasionner des symptômes tels que des étourdissements et des palpitations cardiaques, et la récupération sera beaucoup plus difficile.

Précisions, calculs et plaisir…

On ne se lance pas dans l’aventure avec un boxeur sans bien connaître ses besoins énergétiques de base, son entraînement précis et sa dépense énergétique totale. Le délai avant la pesée et les données sur la perte d’eau à l’entraînement sont de toute première importance. Le but : continuer de s’alimenter de façon à avoir de l’énergie et du plaisir tout au long du processus et surtout éviter de développer des troubles du comportement alimentaire pouvant survenir à force de restreindre l’apport alimentaire de façon inadéquate.

Reprise rapide

Il est assez simple de comprendre comment on peut prendre ou reprendre du poids si rapidement. Après la pesée, une bonne réhydratation et une alimentation riche en glucides regorgeront les muscles (éponges) d’eau. Cette science bien précise amène le corps dans un déséquilibre fragile. Ces changements rapides de poids ne doivent donc pas être faits sans supervision ni raison valable.

 

Sources:

J Sports Sci. 2015;33(5):437-48. doi: 10[MO2] .1080/02640414.2014[MD3] .949825. Epub 2014 Sep 26.

Effects of pre-competitional rapid weight loss on nutrition, vitamin status and oxidative stress in elite boxers.
Reljic D1 , Jost J, Dickau K, Kinscherf R, Bonaterra G, Friedmann-Bette B .

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